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Les 5 nageurs de Swim for Change débarquent à Barcelone
Arrivée de Lucas, Matthieu, Louise, Chloé et Hadrien de Swim for Change jeudi à Barcelone après 500 km de nage depuis Marseille.

Les 5 nageurs de Swim for Change débarquent à Barcelone

Partis de Marseille le 3 juin, les 5 nageurs de Swim for Change sont arrivés jeudi à Barcelone. Ils ont parcouru plus de 500 km à la nage pour alerter contre la pollution marine causée par les mégots.

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Arrivée du mégot géant tiré par les 5 nageurs

C'est accompagnés des nageurs de Barcelona Swimmers que les 5 éco-athlètes ont débarqué sur la plage St Miguel à Barcelone jeudi à 18h. La plage était bondée pour accueillir cette bande de copains tirant derrière eux un mégot gonflable de 5m. Un formidable comité d'accueil avait été organisé par la mairie de Barcelone, Rezero (fondation pour la prévention des déchets et une consommation responsable), Swim for change et Makesense Barcelona.

Patricia Gimenez, directrice des plages de la mairie de Barcelone, a tenu à remercier les nageurs pour cette fantastique initiative autant sportive qu'écologique : "Je souhaite avant tout vous féliciter pour cette prouesse, a-t-elle déclaré, et vous dire que vous êtes inspirants, un modèle pour tous. La ville de Barcelone a interdit de fumer sur les plages officiellement il y a un an, et organise régulièrement des collectes de déchets, dont une la semaine dernière. Toutes ces actions n'ont d'autre but que la préservation de notre milieu de vie, de la mer, de nos plages afin que tous les citoyens profitent d'un environnement sain. La population est d'ailleurs de plus en plus impliquée."

Les représentants de plusieurs associations, de la mairie de Barcelone, Barcelona Swimmers, et du consulat de France à Barcelone sont venus féliciter les 5 héros du jour.

Taux de pollution des sols et de l'eau au-delà des normes sanitaires admises

Plusieurs plages aux alentours de Barcelone, dont St Adrià de Besós et Badalona font régulièrement l'objet d'alerte pollution en raison de la toxicité de leur sable et de leurs eaux. De nombreuses industries utilisent la mer comme décharges. L'association Ecologistas en acción dénonce cette mauvaise gestion et ces mauvaises pratiques. Les taux de métaux lourds cancérigènes et de pesticides présents sur les plages vont au-delà des recommandations sanitaires.

Rosa Garcia, directrice de Rezero a tenu à dénoncer, elle aussi, la gravité de la pollution et notamment celle liée aux mégots "70 % sont jetés par terre, et la majorité finit dans l'eau", et comme le déclarait Florence Cortal, représentant le consulat français et responsable de la communication du consulat : "Lorsque l'on est témoin d'action comme celle que viennent de réaliser ces nageurs (500 km à la nage), aller à la poubelle pour jeter son mégot est plutôt simple et ne relève pas d'un exploit sportif, donc pourquoi ne pas le faire ?". Le mot d'ordre "No mas colillas" (plus un seul mégot) repris par tous les organisateurs et participants est le leitmotiv du mouvement No mas Colillas en el suelo Barcelona,  Pourtant, un commentaire entendu sur la plage a de quoi susciter des interrogations : "Je ne viens pas participer à cet accueil, je suis fumeur".

Ce type d'action n'est pas réalisée dans le but de culpabiliser les fumeurs, et d'ailleurs dans le comité d'organisation certains sont fumeurs. L'objectif est de sensibiliser les fumeurs à adopter un geste simple. Rappelons une donnée que nous avons fournie dans notre article du 11 juin, annonçant l'arrivée des nageurs : un mégot pollue 500 litres d'eau. Alors plusieurs milliards chaque année se jetant dans la mer a de quoi nous alerter.

Au départ de Marseille le 3 juin, une collecte de mégots avaient déjà été effectuée sur 11 villes côtières de France, et un million de mégots avaient été ramassés. Une deuxième collecte a eu lieu sur le parcours, à Sète, où 20 personnes ont ramassé 120 000 mégots. En Catalogne, près de 3 tonnes de mégots finissent chaque année sur le sol, dont plus de la moitié dans l'eau.

Entre 10 et 15 km par jour

Les nageurs étaient accompagnés d'une équipe présente à bord d'un kayak et d'un voilier et leur aventure est disponible en vidéo sur le site de l'association Swim for Change. Chaque nageur a son histoire, entre compétitions et traversées de longues distances. L'un d'eux, Hadrien, détonne puisqu'il a commencé la natation d'endurance il y a seulement trois ans et ses progrès ont été impressionnants. Il a enchaîné les séances d'entraînement à raison de 15 km par semaine et certains week-ends où le groupe se retrouvait ont été plus intensifs : "Je ne m'étais jamais imaginé réaliser un défi aussi fou. Le retour à Londres mardi prochain, pour reprendre le travail, va être difficile." Heureusement, ils ont rencontré peu de difficultés lors de la traversée, même s'ils ont dû s'arrêter 2 fois en raison du mauvais temps.

"Ce qui était parfois difficile, nous dit Matthieu, c'est de se réveiller à 2h du matin et se dire qu'il faut plonger dans l'eau à 15 degrés, alors que nos repères ne sont plus les mêmes la nuit. Sans compter la présence parfois de petits requins ou de méduses qui nous collent à la peau."

Sur 24 h les nageurs avaient organisé des relais de 90 minutes. La moyenne par jour et pour chacun se situait plus ou moins entre 10 et 15 km, " il nous est arrivé de nager 1h30 et d'avoir réalisé seulement 1,5 km à cause des courants, puis la session suivante de faire 6,5 km dans le même temps," raconte Chloé.

Voyage de noces

Ce défi complètement fou fut également l'occasion pour Matthieu et Chloé de renforcer des liens déjà très forts puisque les 2 nageurs se marient dans un mois. Un voyage de noces par anticipation autour de la protection de l'environnement, de la résistance, de l'entraide, du dépassement de soi ne peut qu'augurer des jours heureux.

Les initiatives de sensibilisation à la pollution et à la protection de l'environnement sont nombreuses. Il est très important que chaque citoyen souscrive, participe et même développe ces initiatives. C'est à travers elles que des changements d'attitude se feront et pousseront les pouvoirs publics à adopter des lois protégeant notre environnement.

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