Publicité
Agressions sexuelles et culture du secret : Le lycée français de Barcelone au cœur du scandale
Une affaire choquante d'agressions sexuelles présumées au Lycée français de Barcelone a mis en lumière la culture du secret qui semblent entourer les institutions françaises.
Depuis le 19 mars dernier, quatre familles ont déposé des plaintes auprès de la brigade des mineurs de la police catalane, accusant un moniteur de cantine employé par le prestataire de service Serunión d'abus sexuels sur de jeunes enfants à l'intérieur de l'enceinte de la maternelle du Lycée français de Barcelone. Cependant, ni la direction de l'établissement, ni l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE), ni les représentations françaises en Espagne, notamment l'ambassade et le consulat de Barcelone, n'ont semblé prendre pleinement la mesure de la gravité des faits.
Les familles des victimes dénoncent une stratégie de repli de la part de l'école et du consulat, se sentant abandonnées face à un bloc institutionnel. La seule mesure significative prise jusqu'à présent a été la suspension du directeur de la maternelle, Stéphane Housset. Cependant, cette décision n'a été prise qu'après 45 jours, entre la première plainte et le début du mois de mai. Un porte-parole de l'AEFE a rapidement souligné que cette suspension n'était pas une sanction, mais une mesure de protection pour le directeur.
L'opacité entourant cette affaire contraste avec la réaction transparente des autorités catalanes face à des scandales similaires. Récemment, un professeur de l'université catalane La Blanquerna a été suspendu et finalement licencié après avoir été accusé de harcèlement sexuel et d'abus de pouvoir envers des étudiants. Les autorités de l'université ont répondu rapidement aux accusations, fournissant des réponses aux médias et agissant avec prudence et collaboration.
En revanche, l'AEFE, l'ambassade et le Lycée français semblent avoir adopté une attitude de silence et d'évitement envers la plupart des médias depuis le début de l'affaire. Seule l'entreprise Serunión, interrogée sur le sujet, a répondu aux questions en confirmant la suspension de l'employé incriminé dès qu'elle a été informée de la première plainte, tout en précisant que le salaire du moniteur était maintenu pendant l'enquête.
Bien que l'enquête soit toujours en cours et que le procès ne devrait pas s'ouvrir avant 2024, les familles des victimes espèrent que des mesures restrictives seront prises à l'encontre de l'auteur présumé des agressions. La suspension récente du directeur de la maternelle constitue une première victoire pour les familles des victimes, qui se sont senties isolées et sans soutien pendant de nombreuses semaines. Le directeur de l'AEFE, Olivier Brochet, s'est rendu à Barcelone et a rencontré les familles pour la première fois, marquant un changement de cap de l'établissement. De plus, le journal Le Parisien a exigé la suspension du directeur de la maternelle par le biais d'une lettre recommandée.
Le Lycée français a réagi rapidement en annonçant la suspension immédiate du directeur de la maternelle et en mettant en place des mesures de soutien aux victimes. Les familles des victimes souhaitent désormais organiser une réunion d'information pour convaincre d'autres familles concernées de porter plainte et d'offrir un soutien psychologique à leurs enfants.
Cette affaire révèle une fois de plus l'importance d'une réaction rapide, transparente et solidaire de la part des institutions face à de telles accusations, afin de soutenir les victimes et de prévenir de nouveaux actes répréhensibles. Les familles des victimes attendent maintenant que des mesures concrètes soient prises pour garantir la sécurité des enfants au sein de l'établissement et pour que justice soit rendue.