1er mai : La lutte entre gèle des salaires et profits importants
La CGT, Intersindical et l'ACI appellent à quitter les bureaux et à retourner dans la rue pour défendre un nouveau modèle de production. Le 1er mai est arrivé marqué une fois de plus par la revendication d'augmentations salariales, dans un contexte d'inflation galopante, de profits importants pour les grandes entreprises et d'urgence à lutter contre les effets du changement climatique.
Constatant que les salaires stagnent alors que les prix augmentent, les principaux syndicats -UGT et CCOO- demandent à l'association patronale de mettre fin au blocage de l'AENC (Accord pour l'emploi et la négociation collective, qui chapeaute les conventions collectives d'envergure nationale). Ce blocage est "une stratégie myope et à courte vue qui pourrait liquider des instruments qui se sont avérés efficaces pour orienter les augmentations salariales, et ne servira qu'à rompre la paix sociale nécessaire dans un contexte de crise", affirment les deux syndicats dans leur manifeste commun.
C'est pourquoi ils ont ouvert la porte à des mobilisations dès l'automne, tout en gardant confiance dans la capacité de négociation. En effet, les deux syndicats s'enorgueillissent des conquêtes sociales de ces dernières années, avec l'entrée en vigueur de la dernière réforme du travail, le pacte pour la modification globale des retraites, et l'augmentation du salaire minimum à 1.080 €. "Les gens ont de meilleures conditions salariales qu'il y a un an", a récemment déclaré Camil Ros, secrétaire général de l'UGT en Catalogne. "En tant que syndicats, explique-t-il, nous avons la responsabilité et le grand pouvoir de négocier, de mobiliser, et dans les moments où tout ou rien prévaut, nous avons choisi la voie graduelle vers tous, ce qui donne des résultats. Ros reconnaît également que si un accord salarial avait été conclu, le 1er mai aurait été atteint avec plus de force. "Nous devons continuer à nous mobiliser. Les gens ont plus de mal qu'il y a un an à joindre les deux bouts. Mais ce n'est pas à cause des problèmes de main-d'œuvre et d'embauche, mais parce que les prix font l'objet de spéculations. De nombreuses entreprises ont décidé de répercuter leur part de l'augmentation sur leurs prix, mais pas sur nos salaires", insiste-t-il.
Selon les principaux syndicats, les effets externes, tels que la guerre, la hausse des prix de l'énergie, des denrées alimentaires ou des matières premières dans l'ensemble de l'Union européenne, l'augmentation des taux d'intérêt sous l'impulsion de la Banque centrale européenne, le ralentissement de la demande, la déstabilisation de la chaîne d'approvisionnement mondiale et la hausse des prix du logement et des loyers, ne sont pas les seuls facteurs déterminant la perte de pouvoir d'achat des travailleurs. "Une part très importante est donnée par l'excès de profits des entreprises, qui représente 83% de l'inflation, alors que les salaires ne sont responsables que de 17%", déplorent-ils.
Ils critiquent également vivement le fait que l'association des employeurs, en particulier le Foment del Treball, fasse pression pour réduire les impôts dans le but de "décapitaliser les administrations publiques". Le lobbying visant à faire pression sur les entrepreneurs pour qu'ils cessent de payer des impôts...