Ariol à l'Institut français de Barcelone
La soirée Ariol a démarré à 18h par des activités proposées aux enfants autour de la littérature. Ariol est ce petit âne bleu, sorti de l'imagination d'Emmanuel Guibert (auteur) et de Marc Boutavant (illustrateur) dont nous partageons les aventures depuis plus de 20 ans.
Elle s'est poursuivie par une table ronde animée par Séhmia Duval (directrice de l'école Ferdiand de Lesseps) et Montse Porta (librairie Jaimes).
En préambule, Monsieur Brochet (directeur général de l'AEFE) a tenu a souligné le dynamisme des institutions françaises en Espagne, en raison de la vaste offre culturelle et éducative, diverse et de qualité qu'elles proposent.
Autour de cette table, Emmanuel Guibert, Marc Boutavant, Vincent Perrot (conseiller de coopération et d'action culturelle ( COCAC) adjoint), Sonia Déchamps (codirectrice artistique du festival d'Angoulême et autrice) ont apporté leur éclairage et leurs réflexions sur la littérature jeunesse.
Séhmia Duval a ouvert la discussion en rappelant l'importance de la littérature jeunesse pour l'éveil des enfants et l'apprentissage de la lecture, réflexion corroborée par Sonia Déchamps. Toutes les deux se sont réjouies des chiffres du nombre de livres publiés chaque année, en hausse constante. Montse Porta a confirmé cette tendance et s'est félicitée de cette offre aussi variée en littérature jeunesse. À ce propos, elle dit ne pas bien comprendre la distinction que font certains clients quand ils lui demandent quel livre elle pourrait conseiller à un enfant et que, lorsqu'elle conseille une BD, ils répondent : "Non, non, je préfère un livre". Si une bande dessinée n'est pas un livre, qu'est-ce ?
La bande dessinée a tellement évolué ces 30 dernières années, qu'il faut ignorer ce monde pour sous-entendre qu'elle ne serait qu'une pâle copie de la littérature.
De magnifiques auteurs de BD ont tellement apporté à la littérature et à notre société en termes de réflexion, d'inventivité, d'esthétisme, de création, dans tous les domaines : philosophique, politique, social, divertissement. Il ne faut pas avoir lu Frederik Peeters, Joann Sfar, Manu Larcenet, Lewis Trondheim, Tardi, Art Spiegelman, Will Eisner, Emmanuel Guibert, Maya Neyestani, Marjane Satrapi, Zeina Abirached, Jean-Yves Ferri, Loisel, Stassen, Davodeau, Grégoire Solotaref, Tomi Ungerer, Claude Ponti, Joe Sacco, Kris, Boucq, Joe Kubert, Loustal, Raule et Roger, Gippi, Blain, Schuiten, Saatouf et une infinité d'autres auteurs tous aussi talentueux, pour prétendre que la BD ne serait pas de la littérature.
Ce vendredi, la littérature jeunesse et la bande dessinée, à travers Ariol et ses auteurs, étaient à l'honneur et tous les intervenants assis autour de la table nous ont rappelé à quel point ce monde est magique. Les quelques vidéos présentant des enfants des lycées français s'interrogeant, critiquant, s'émerveillant devant Ariol sont tellement rafraîchissantes que passer à côté de cet univers serait une faute. Emmanuel Guibert a déclaré à ce sujet que de partager cette intimité avec les enfants est une chose précieuse qui justifie amplement les nombreuses heures passées à réécrire les textes : "ce qui me guide, c'est une volonté de retrouver mes 9 ans, l'écriture d'Ariol et mes échanges avec les enfants y contribuent".
La soirée s'est terminée par la projection d'un épisode d'Ariol devant un public conquis si l'on en juge par les rires fusant dans la salle.
À l'extérieur et pour clore cette belle rencontre, un moment convivial autour d'un verre et des amuse-bouche a été offert par l'institut français.